Découvrez "Q(ee)R Codes", la nouvelle œuvre d'art queer et féministe dans les rues de Bruxelles

31 mars 2025

Le projet artistique « Q(ee)R Codes – Nouvelles frontières BXL 1000 », signé par l'artiste Anna Raimondo, enrichit aujourd'hui la collection d’art public de la Ville de Bruxelles. Cette œuvre féministe et queer invite à un parcours sonore où la ville résonne à travers les voix intimes de femmes, personnes non binaires et minorités de genre. À travers des mosaïques de codes QR disséminées dans l’espace urbain, chaque témoignage offre un regard profondément personnel sur les tensions, les luttes et les aspirations des individus face à un espace public normé et genré. L'œuvre a été inaugurée samedi après-midi en présence de l’artiste, des participant·es aux témoignages sonores et de l’Échevine de l’Urbanisme et de l’Espace public, Anaïs Maes.

L’espace public pour tout le monde… Vraiment ?

À travers cette œuvre commissionnée par la Ville de Bruxelles, l’objectif est de de donner voix à des récits souvent invisibilisés. En diffusant ces témoignages dans les rues de la capitale, l'œuvre soulève une question cruciale : pourquoi certaines personnes se sentent-elles en sécurité dans l’espace public, tandis que d’autres y vivent des tensions, de la marginalisation voire de l’insécurité ? L’espace public, censé être accessible à toutes et tous, est-il réellement un lieu où chaque individu peut pleinement s’exprimer selon son identité, ses origines, et ses orientations sexuelles ?

À travers les témoignages qui résonnent dans des lieux symboliques de la ville, comme la Statue de Leopold II, le Monument au Pigeon-Soldat, l’Académie des Beaux-Arts, ou encore le Skatepark de la Chapelle, vous serez invités à poser un autre regard sur l’environnement urbain. Un environnement que nous pensons souvent connaître, mais que nous traversons parfois sans vraiment prendre conscience de ce qu’il représente. Ces récits nous poussent à réfléchir sur les inégalités qui persistent dans notre manière d'occuper cet espace, un espace pourtant censé être ouvert à tou·te·s.

Anaïs Maes, Échevine de l’Urbanisme et de l’Espace public, souligne l’importance de cette initiative :
« Cette œuvre s’inscrit dans une volonté profonde de questionner l’espace public, de donner une voix à des récits souvent invisibilisés. L’art, ici, n’a pas seulement une fonction esthétique, mais est un moyen puissant d’ouvrir des dialogues, questionner les normes et encourager une réflexion collective sur notre relation à l’espace public. Ainsi, « une ville accessible à tout le monde » ne doit pas être un simple slogan. Nous devons construire des espaces publics conviviaux, sécurisés et inclusifs, en tenant compte de la diversité des identités et des vécus. Les récits que nous partageons aujourd’hui sont essentiels pour bâtir une ville où chaque voix trouve sa place. »

Il est temps de féminiser notre collection d’art public

Le projet d’Anna Raimondo sera pérennisé jusqu’en 2030 et vient enrichir la collection d’art public de la Ville au-delà des sculptures traditionnelles. L’œuvre sonore, qui prend la forme d'un parcours sonore à travers la ville, démontre l’importance de diversifier la représentation artistique dans l’espace public.

Anaïs Maes ajoute :
« Ce projet participe également à rééquilibrer la collection d’œuvres d’art public de la ville, jusque-là majoritairement composée d'œuvres d'artistes masculins : 97 % ! Il est grand temps que cela change et d’ouvrir la voie à des artistes féminines aussi talentueuses qu’Anna Raimondo. »

Infos pratiques
Les portraits sonores "Q(ee)R Codes" sont désormais accessibles sur une carte distribuée gratuitement dans les lieux publics du centre de Bruxelles, notamment à la Centrale for Contemporary Art ou via ce lien :